© Nathanaël Mergui/FNMF
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Absentéisme à l'hôpital : la faute aux conditions de travail

par John Sutton / janvier 2018

Le secteur hospitalier est l'un des secteurs d'activité où les salariés ont le plus recours aux arrêts maladie. Un absentéisme lié aux conditions de travail, si l'on en croit les résultats d'une étude de la direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques (Drees), du ministère de la Santé. Ainsi, en moyenne, les salariés des établissements de santé déclarent 10 jours d'absence pour maladie par an, contre 7,9 dans l'ensemble des secteurs. "Dans les établissements privés à but lucratif ou non lucratif, le nombre de jours d'absence pour maladie est équivalent à celui des hôpitaux publics", peut-on lire dans le document de la Drees.

Celle-ci note en revanche des "écarts importants" selon les professions : "Les médecins et les professions administratives se distinguent par un nombre d'arrêts nettement plus faible que les aides-soignantes et les agents d'entretien et, dans une moindre mesure, les infirmières. Ces écarts s'expliquent par des différences de conditions de travail, notamment d'exposition aux contraintes physiques." Comme de rester longtemps debout ou d'effectuer des mouvements douloureux ou fatigants. Viennent ensuite "les exigences émotionnelles", qui traduisent les contraintes liées au contact avec des personnes en situation de détresse, la nécessité de cacher ses émotions ou de calmer des gens, les rapports sociaux tendus, voire les risques d'agression.

En revanche, le salaire n'a pas d'effet sur ces arrêts maladie. Si les femmes ont "davantage d'arrêts maladie que les hommes (4,8 jours de plus en moyenne par an), ces différences ne sont plus observées en dehors de l'âge des grossesses". Et la Drees de conclure que, contrairement à la population générale, "pour un métier donné, les conditions de travail sont relativement homogènes entre femmes et hommes dans le secteur hospitalier".