Un benchmark peut être mis en place sous certaines conditions

par Jacques Darmon / juillet 2014

La justice a-t-elle mis de l'eau dans son vin ou la Caisse d'épargne Rhône-Alpes (Cera) a-t-elle fait amende honorable après le jugement sévère du tribunal de grande instance de Lyon du 4 septembre 20121  ? En tout état de cause, l'arrêt de la cour d'appel de Lyon du 21 février dernier (n° 12/06988) permet à l'employeur, dès lors qu'il respecte certaines conditions, de mettre en place un management de type benchmark pour évaluer les performances de ses collaborateurs.

Concours stressant. Entre les deux jugements, l'Ecureuil a gommé les aspérités de sa méthode, qui consistait initialement à classer chaque collaborateur en fonction de ses résultats, de façon nominative, au vu et au su des collègues. La rémunération variable était basée sur ce classement. Exit ce concours générateur de stress et de mal-être qui avait conduit les juges de première instance à estimer que "l'organisation collective de travail basée sur le benchmark compromet gravement la santé des salariés de la Cera" et à faire "défense à la Cera d'avoir recours à une organisation du travail fondée sur le benchmark sans astreinte".

Dans son nouveau projet, chaque collaborateur est simplement situé par rapport à la médiane de l'ensemble de ses collègues. Les magistrats ont donc estimé que cette nouvelle méthode était débarrassée de ses dispositions jugées délétères pour la santé. A voir !

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    Voir "Le management en accusation chez l'Ecureuil", Santé & Travail n° 81, janvier 2013.