© Nathanaël Mergui/Mutualité française
© Nathanaël Mergui/Mutualité française

Campagne européenne sur les substances dangereuses

par John Sutton / juillet 2018

L'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-Osha) a lancé en avril l'édition 2018-2019 de sa campagne "Lieux de travail sains", consacrée cette fois aux expositions professionnelles aux substances dangereuses. Sur le site dédié à cette campagne (healthy-workplaces.eu), l'agence constate "un manque général de sensibilisation à la nature et à la multitude de substances dangereuses présentes au travail, ainsi qu'aux risques qu'elles représentent", puis précise que "les progrès accomplis pour réduire l'exposition des travailleurs ces dernières années ont été limités ou nuls". Selon l'enquête européenne sur les conditions de travail, la part de travailleurs indiquant avoir été exposés à des produits chimiques pendant au moins un quart de leur temps de travail est restée stable depuis 2000, aux alentours de 18 %.

"Etre exposé à des substances dangereuses sur le lieu de travail en Europe est beaucoup plus courant que ce que la plupart des gens imaginent", déclare l'agence. Il existe des expositions discrètes et invisibles, comme les gaz d'échappement des moteurs diesel, les fumées de soudure, les poussières. Autre idée reçue : l'usage de substances dangereuses aurait diminué. Or, en 2017, environ 129 000 substances ont été classifiées selon le règlement relatif à la classification, à l'étiquetage et à l'emballage des substances chimiques (règlement CLP). Et ce dernier ne couvre pas les substances dangereuses générées lors d'opérations de travail, comme la poussière.

Dans le guide de campagne, l'agence dit vouloir redonner aux acteurs de prévention les repères pour mieux identifier et évaluer les expositions. Elle entend aussi "faire mieux connaître les solutions et les conseils pratiques les plus utiles et les plus largement applicables, [...] favoriser l'accès à ceux-ci et [...] diffuser des exemples de bonnes pratiques".