L'INRS change de têtes

par François Desriaux / avril 2009

C'est à un double changement auquel on devrait assister prochainement à l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Tout d'abord, le président en poste, Joël Blomet, représentant du patronat de la métallurgie (Medef-UIMM), dont le mandat est arrivé à son terme, devait céder la place à un élu salarié, le 31 mars dernier, selon la règle de l'alternance voulue par les partenaires sociaux.

A l'heure où nous écrivons ces lignes, les organisations syndicales tentent de se mettre d'accord sur une seule candidature. Deux candidats potentiels sont en lice : Pierre-Yves Montéléon, de la CFTC, qui a déjà occupé cette fonction, et Henri Forest, de la CFDT. Le second, ancien médecin du travail à la centrale nucléaire de Chinon et actuel secrétaire confédéral en charge de la santé au travail, tient la corde, car la règle de l'alternance est aussi d'usage entre les organisations syndicales. Il a d'ailleurs reçu le soutien de la CGT.

Conflits de dirigeants. Le nouveau président aura son mot à dire sur le remplacement du directeur général. Jean-Luc Marié, qui occupe le poste depuis 1996, a en effet annoncé le 24 février, par mail, à l'ensemble des collaborateurs de l'institut qu'il ferait valoir ses droits à la retraite en juin prochain. En fait, selon plusieurs sources, cette décision lui aurait été imposée par une majorité d'organisations patronales et syndicales du conseil d'administration, à la suite de plusieurs conflits qui ont agité l'organisme de recherche ces derniers temps. Le courant n'est jamais vraiment passé entre Joël Blomet et Jean-Luc Marié : le premier estimait que l'INRS devait d'abord servir les objectifs de sa maison mère, la branche accidents du travail et maladies professionnelles de la Sécurité sociale ; le second défendait l'autonomie et l'indépendance de l'institut de recherche. Un dossier qui ne se refermera pas avec le départ des deux dirigeants, car la direction des Risques professionnels de la Sécurité sociale semble toujours tentée de reprendre la main sur sa "filiale technique".