RPS et TMS en tête des consultations

par Corinne Renou-Nativel François Desriaux / 19 janvier 2015

Les risques psychosociaux (RPS) et les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont les premiers motifs de visites dans les centres de consultation de pathologies professionnelles, d’après le bilan d’activité du réseau qui les regroupe.

Souffrance en France. Les « troubles d’adaptation aux risques psychosociaux et les troubles mentaux et du comportement » - pour reprendre la dénomination exacte de la classification internationale des maladies – constituent aujourd’hui le premier motif de consultation dans les centres de consultation de pathologies professionnelles (21 %). Ils sont suivis par les « maladies du système ostéo-articulaire, des muscles et du tissu conjonctif » (14,7 %). Ces données sont issues du rapport d’activité 2013-2014 du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P), dont l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) assure le pilotage. Ce réseau, qui regroupe 32 centres de consultations de pathologies professionnelles (CCPP) et 10 services de santé au travail, grâce aux données qu’il récolte, permet de repérer les situations professionnelles à risque sanitaire, les étiologies nouvelles et les risques émergents, en vue d’améliorer et harmoniser les pratiques de diagnostic des pathologies liées au travail.

Facteurs de risque organisationnels

Toujours selon le rapport d’activité, les consultations ont fortement augmenté depuis 2001, passant de 16 419 à 27 692 en 2014. Et dans les services de santé au travail du réseau, l’ordre des motifs de consultation est inversé : les pathologies du système ostéo-articulaire arrivent devant les troubles d’adaptation aux RPS (respectivement 40,5 % en 2014 et 34,2%). Ces maladies liées à des facteurs de risque organisationnels sont donc bien celles qui provoquent le plus de visites médicales du travail et dans des centres spécialisés. « Les statistiques de tendance faites sur la base des données du réseau montrent l’augmentation de la problématique des RPS dans l’agriculture, la communication (télécommunications), la santé et l’action sociale, la finance et l’assurance, constate le Pr. Gérard Lasfargues, directeur général adjoint de l’Anses. Ces constatations devraient orienter la politique de prévention dans ces secteurs d’activité. »

UNE NOUVELLE MISSION PÉNIBILITÉ

Après les rapports de Virville en 2013, Sirugue et Huot en 2015, puis Lanouzière toujours en 2015, c’est maintenant un triumvirat, tout juste nommé par les ministres de la Santé et du Travail, qui est chargé de conduire une mission d’évaluation du compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P). Un inspecteur général des affaires sociales (Igas), par ailleurs président du Conseil d’orientation des retraites et futur président du conseil d’administration du fonds de financement du compte pénibilité, Pierre-Louis Bras, un ancien vice-président du Medef et délégué général de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), Jean-François Pillard, et un ancien président de l’Unedic et ancien secrétaire général de la CFDT, Gaby Bonnand, vont se pencher à nouveau sur le dispositif tant décrié par le patronat. Officiellement, il s’agit seulement d’une « mission destinée à suivre et évaluer l’insertion du compte pénibilité dans notre système de protection sociale et plus particulièrement au sein des dispositifs de sortie précoce des seniors du marché du travail ». Selon le Figaro de ce mardi, le gouvernement semble s’inquiéter de l’empilement des dispositifs, du nombre de bénéficiaires potentiels du C3P, et du coût global du système. Mais cette énième évaluation du dispositif apparait aussi comme une nouvelle opération de déminage, après les protestations des organisations patronales suite à la publication des derniers décrets d’application, le 30 décembre dernier.

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