1910-2014 : La laborieuse compensation de la pénibilité
Des retraites ouvrières et paysannes en 1910 au compte personnel de prévention de la pénibilité en 2014, l'histoire sociale est jalonnée de tentatives pour améliorer la compensation de l'usure professionnelle. Avec, à chaque fois, les mêmes écueils.
Fatigue, usure et pénibilité sont des réalités inhérentes au travail, dont l'évocation affleure dans la plupart des écrits et discours sur ce dernier depuis la fin du XVIIIe siècle. Toutefois, s'exprimant de façon discrète, elles n'accèdent au devant de la scène qu'à l'occasion de crises du travail, qui sont autant de moments de remise en cause de la hiérarchie des pénibilités et/ou des systèmes de compensation qui l'accompagnent.
L'entrée dans la modernité industrielle constitue l'une des premières crises contemporaines du travail. Les résistances à l'industrialisation et à la dégradation de la condition ouvrière sont alors nombreuses. Mais, adossé au courant hygiéniste, qui attribue la mauvaise santé des ouvriers à leurs effroyables conditions de vie, le règlement politique de la question sociale se solde par un déni de la pénibilité du travail.
"Retraites pour les morts"
Ce paradigme est ébranlé à la fin du XIXe siècle. La loi de 1898 sur la réparation obligatoire des accidents du travail est emblématique des réponses apportées à la question sociale. C'est aussi la prise en charge des effets plus diffus du travail sur la santé qui est débattue. La pénibilité anime...
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