Ruines de l'usine AZF, en 2009 - © Nathanaël Mergui/Mutualité française
Ruines de l'usine AZF, en 2009 - © Nathanaël Mergui/Mutualité française

Affaire AZF, "Contrer l'intox développée par Total"

entretien avec Philippe Saunier, syndicaliste
par Martine Rossard / octobre 2018

Philippe Saunier. Syndicaliste CGT, membre du collectif santé-travail de la Fédération des industries chimiques, il vient de coordonner un ouvrage sur la catastrophe d'AZF, qui décrypte les causes et les responsabilités de ce "crime industriel".

Le livre que vous avez coordonné, AZF/Total, responsable et coupable, sort dix-sept ans après l'explosion de l'usine, à Toulouse. Quel est son objectif ?

Philippe Saunier : L'ouvrage, collectif, vise à rassembler les expressions d'élus du personnel, de représentants syndicaux, d'associations de victimes, d'experts, d'avocats. Il s'agit de tirer les enseignements politiques et juridiques de cet accident industriel, après la condamnation pénale de Grande Paroisse, gestionnaire du site, et de son directeur. Pour contrer l'intox développée par Total, dans et hors l'usine, nous revenons sur les éléments constitutifs de l'explosion : le mélange accidentel de chlore et de nitrate d'ammonium lors d'une tâche de gestion des déchets confiée à des sous-traitants non formés aux risques, sans supervision par les services de l'entreprise, dans un hangar ne respectant pas les prescriptions réglementaires. Beaucoup d'ouvrages ont fleuri sur de prétendus "mystères" autour de l'accident, des hypothèses élaborées par Total pour brouiller les pistes. Il était important de faire connaître les stratégies de la multinationale, qui se défausse sur sa filiale AZF, laquelle n'existe plus que sur le...

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