Cécile et Icare : deux études épidémiologiques majeures

avril 2011

Un grand nombre de facteurs professionnels à l'origine de différents cancers ont déjà été identifiés et d'autres expositions sont soupçonnées. Mais il reste encore beaucoup à découvrir : c'est l'objectif de deux grandes études cas-témoins portant sur des cancers fréquents et actuellement menées par le Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Cécile (pour " Cancer du sein : étude épidémiologique en Côte-d'Or et en Ille-et-Vilaine sur l'environnement ") inclut 1 234 femmes atteintes d'un cancer du sein entre 2005 et 2007 et 1 317 femmes témoins de population générale. Lors d'entretiens avec chaque participante, des données détaillées sur chacun des emplois occupés au cours de la carrière ont été recueillies, permettant une évaluation des expositions professionnelles à de nombreuses substances. Rarement obtenues dans d'autres études, des informations sur les horaires de travail de chaque emploi ont également été collectées.

L'étude Icare (pour " Investigations sur les cancers respiratoires et environnement ") concerne les facteurs de risque professionnels des cancers du poumon et des voies aéro-digestives supérieures (VADS). Les participants, originaires de dix départements, ont été interrogés à l'aide d'un questionnaire comportant notamment une description précise de tous les emplois exercés pendant la vie ainsi que les consommations de tabac et d'alcool. C'est l'une des études les plus importantes jamais réalisées sur ce sujet, avec au total 2 926 cas de cancer du poumon, 2 409 cas de cancer des VADS et 3 555 témoins. Une des originalités d'Icare est d'avoir inclus un grand nombre de femmes, souvent peu ou pas représentées dans les études sur les cancers respiratoires.