" Certains font de la santé au travail un commerce "

par Elsa Fayner François Desriaux / octobre 2010

Gabriel Paillereau, ex-délégué général du Cisme1 , organisation patronale des services de santé au travail, craint que le développement d'activités de services aux entreprises ne détourne la médecine du travail de ses missions de santé publique.

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    Centre interservices de santé et de médecine du travail en entreprise.

Etes-vous inquiet de la direction prise par la santé au travail ?

Gabriel Paillereau : Au printemps 2007, alors que j'étais délégué général du Cisme, j'avais envoyé au nouveau président de la République un courrier, approuvé à l'unanimité par nos adhérents, dans lequel nous mettions en garde contre deux risques qui guettaient la santé au travail : l'étatisation et la marchandisation. Nous ne voulions ni de l'une ni de l'autre.

Pourquoi parler de " marchandisation " ?

G. P. : C'est en discutant régulièrement avec nos adhérents que j'ai senti monter la volonté de faire de la santé au travail un commerce. De plus en plus, j'entendais que la mise en place de la pluridisciplinarité devait rapporter de l'argent. Certains services interentreprises se lançaient dans des actions de formation, qui leur sont normalement interdites. D'autres visaient explicitement l'accroissement de leur productivité, en augmentant le nombre de salariés suivis par les médecins, même si c'est contraire aux Codes de déontologie et du travail.

Ce faisant, ces services s'éloignent de leurs missions et mettent en péril le système existant. Quand, sous couvert de santé au travail, on veut faire du...

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