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Les maladies psychiques liées au travail

par Stéphane Vincent / janvier 2017

Burn-out, mal-être, risques psychosociaux, harcèlement moral... Tous ces termes, régulièrement utilisés dans notre environnement professionnel ou les médias, sont autant d'impasses pour la prévention et la prise en charge des troubles psychiques générés par le travail. En effet, ils ne permettent pas de comprendre comment ces troubles se nouent dans la façon singulière dont chaque individu, sans en être conscient, engage son histoire, ses valeurs, sa santé dans un travail toujours riche de contraintes, d'imprévus, de contradictions...

Il faut donc revenir aux fondamentaux. Quels sont les ressorts psychiques de notre engagement dans le travail ? Par quels processus peut-on basculer de la santé à la maladie ? Pourquoi les schémas classiques de prévention sont-ils inopérants ? Tout cela ramène au travail, source de souffrance ou de santé, un risque qu'on ne peut supprimer, contrairement à l'exposition au bruit... Le travail est aussi une zone de conflits rarement discutés. C'est en les mettant au jour que les salariés peuvent se réapproprier ce qui leur arrive, que la prévention, d'individuelle, peut devenir collective.

Une démarche qui nécessite que chaque acteur de la prévention et du soin revoie ses pratiques. L'enjeu est important, pour ceux qui souffrent, mais aussi pour la société. Car les coûts humains et économiques liés à la souffrance au travail deviennent exorbitants.

La clinique médicale du travail

par Alain Grossetête médecin du travail / janvier 2017

Partir du récit du salarié sur sa propre activité pour l'aider à identifier les conflits qui mettent en jeu sa santé psychique, c'est l'approche clinique défendue par certains médecins du travail. Un levier pour la prévention individuelle et collective.

Deux manières d'aborder la santé au travail coexistent en médecine du travail. La première, la plus répandue, est une approche médicale par les risques. Celle-ci s'appuie sur un entretien médico-professionnel, un examen clinique et, en conclusion, un diagnostic sur les risques et l'état de santé du salarié, d'éventuelles mesures d'adaptation du poste de travail, voire la déclaration d'une inaptitude. Héritée de la médecine légale, dont la médecine du travail est issue, cette pratique se rapproche aussi de celle, assurantielle, des médecins-conseils de la Sécurité sociale et demeure commune aux métiers de la prévention des risques professionnels.

La seconde approche est la clinique médicale du travail, qui investigue le lien entre santé et travail. Cette investigation clinique comporte bien entendu la revue des risques au poste de travail, mais ceux-ci sont examinés en relation avec l'activité réelle du salarié, son "travailler". Elle conçoit le travailleur comme un être "proactif", qui anticipe, se défend et peut être affecté par ce qu'il vit dans son travail. Une conception de l'homme au travail qui est issue des sciences humaines, ainsi que de l'ergonomie, de la...

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