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Les conditions de travail au cœur des scandales alimentaires

par Nolwenn Weiler / octobre 2022

Les contraintes toujours plus fortes pesant sur les salariés de l’agroalimentaire ne font pas bon ménage avec la sécurité sanitaire. Notre enquête montre que la dégradation de la qualité du travail, corollaire d’une course à la productivité, se répercute aussi dans nos assiettes.

Des pizzas Buitoni contaminés par la bactérie E. coli, des œufs en chocolat Kinder infectés par des salmonelles, des fromages Lactalis touchés par la listeria… Les scandales du printemps dernier dans l’industrie agroalimentaire ont mis en lumière les failles du contrôle sanitaire. Mais on s’est moins penché sur le rôle qu’ont pu jouer les conditions de travail dégradées du secteur. Mettent-elles en péril la sécurité de nos assiettes ? Parmi celles et ceux qui découpent nos steaks, emboîtent nos légumes et brassent nos yaourts, beaucoup en sont convaincus.
Sommés d’augmenter sans cesse leur productivité, ces salariés sont surchargés, stressés et inquiets. Ils craignent que les cadences qu’on leur impose ne finissent par venir à bout du travail bien fait, auquel ils sont attachés. « Dans les années 1990, on sortait 40 000 yaourts par heure. Aujourd’hui, on est à 120 000 », rapporte Gaëtan Mazin, employé dans le secteur laitier pendant vingt ans et désormais permanent syndical à la fédération agroalimentaire de la CGT. « Chez nous, on est passé en quelques années de 360 cochons tués par heure à 420 aujourd’hui », ajoute Xavier Morvan, ouvrier d’abattoir et délégué syndical CGT. « On...

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