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Covid-19 : « La double peine des travailleurs occupant des postes peu qualifiés »

entretien avec Emilie Counil épidémiologiste, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (Ined)
par François Desriaux / 25 mai 2020

Les travailleurs aux plus bas revenus ont été particulièrement exposés au risque de contamination au coronavirus. Emilie Counil, chercheuse à l’Ined, estime également que ce sont vraisemblablement ceux qui ont développé le plus des formes graves de la maladie. 

Quelles grandes tendances se dégagent de votre analyse des expositions professionnelles au Sars-CoV-2 ?
Emilie Counil :
En début d’épidémie, les discours médiatiques autour de décès de personnalités publiques et politiques laissaient entendre que la Covid-19 « frappait au hasard ». Depuis, on a beaucoup parlé de l’âge comme facteur principal de risque de mortalité. Et de manière croissante, des inégalités entre territoires, et entre professions. Avec ma collègue Myriam Khlat, nous avons voulu nous concentrer sur les facteurs d’inégalités parmi les adultes d’âge actif, qui représentent entre 35 et 40 % des personnes ayant été hospitalisées Covid-19 en France depuis début mars.
A partir des grandes enquêtes sur les conditions de travail1 conduites avant l’épidémie par la Dares [direction de l’Animation de la recherche, des Etudes et des Statistiques du ministère du Travail], nous avons ainsi montré à l’échelle de la population française qu’il existe bien des inégalités d’exposition au virus dans le cadre du travail, même si, contrairement à d...

  • 1Enquête Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels (Sumer) et enquête nationale Conditions de travail.

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