© Nathanaël Mergui/Mutualité française
© Nathanaël Mergui/Mutualité française

Covid-19 : mieux protéger les travailleurs non confinés

par Henri Bastos / 03 avril 2020

Outre les soignants, nombre de personnes continuent de se rendre sur leur lieu de travail, au risque d’être exposées au virus responsable du Covid-19. L’Anses a émis des recommandations afin qu’elles bénéficient d’une meilleure protection.

Depuis maintenant plus de quinze jours, la France est confinée pour éviter la propagation du coronavirus Sras-CoV-2, responsable de la maladie Covid-19. Malgré cela, de nombreuses activités professionnelles restent nécessaires à la vie du pays et doivent se poursuivre. Outre les indispensables activités de soins et de santé, un certain nombre de métiers ne peuvent pas s’exercer en confinement par l’application du télétravail. Ces activités professionnelles concernent notamment le secteur agroalimentaire et son approvisionnement, la gestion des déchets et de la propreté, la maintenance d’équipements collectifs relatifs au maintien des ressources alimentant l’ensemble de la population (eau, gaz, électricité…), les commerces, les transports ou encore le maintien de l’ordre public. 

Deux nouvelles catégories de masques antiprojections

La protection de la santé des personnes qui continuent de se rendre sur leur lieu de travail est cruciale. Il n’aura échappé à personne, ces derniers temps, que cette question a été centrée sur la mise à disposition de masques. La situation sanitaire sans précédent que connaît la France suscite une très forte demande pour ces équipements de protection individuelle (EPI). Dans le contexte épidémique actuel et face à la pénurie de masques chirurgicaux ou de type FFP2, l’objectif des pouvoirs publics est de réserver aux professionnels de santé ou à ceux exerçant en milieu de soins, et donc directement au contact de malades, l’attribution de ces derniers. Cependant, pour pallier ce problème, deux nouvelles catégories de masques antiprojections, à usage non sanitaire, ont été récemment créées par une note d’information des ministères de la Santé, du Travail et de l’Economie et des Finances. Ils sont destinés à être mis à la disposition des travailleurs en activité autres que ceux exerçant dans le secteur des soins. 
C’est dans ce contexte que l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) s’est penchée sur la prévention des expositions au virus Sras-CoV-2 pour fournir des orientations et des recommandations pour la protection de ces travailleurs. Les orientations proposées par l’Anses constituent des principes généraux à décliner dans les entreprises en fonction de leurs activités et des risques qui leur sont spécifiquement associés. Elles visent à limiter les risques d’exposition au virus en prenant en compte les principales voies de transmission identifiées : la transmission directe via les gouttelettes contaminées émises ; la transmission indirecte par les contacts main-bouche ou main-visage, après que la main est entrée en contact avec des éléments contaminés. 

Mesures organisationnelles et techniques

Les recommandations reposent sur une série de dispositions et de mesures de type organisationnel, visant à limiter les contacts physiques rapprochés ou prolongés entre les personnes présentes au sein d’une entreprise (salariés, public, intervenants extérieurs), ou de type technique, afin de diminuer les risques liés à la situation de travail, par exemple par la mise en place de barrières physiques comme des « pare-éternuements » pour les activités au contact du public. Ces mesures peuvent être complétées par le recours à des EPI ou des équipements de travail adaptés. Dans le contexte épidémique actuel, il peut s’agir de gants, de lunettes, de masques ou d’écrans faciaux. 
Concernant les masques, s’ils ne sont pas considérés comme des EPI au sens de la réglementation, mais comme des équipements de travail, l’Anses indique que leur port par des travailleurs en activité autres que ceux exerçant en milieu de soins peut atténuer le risque d’exposition au virus, à condition qu’ils soient correctement utilisés. Elle attire l’attention sur le fait que le port prolongé d’un masque peut occasionner des gestes vers le visage, de même que les manipulations lors du retrait, pouvant ainsi augmenter le risque de contamination. 

Respecter l’ensemble des dispositions

Aucune des dispositions prises en application de ces principes ne constitue une mesure efficace à elle seule. C’est bien l’observation de l’ensemble des dispositions (mesures organisationnelles, techniques, équipements de protection respiratoires) et en particulier le strict respect des gestes barrières (lavage régulier des mains, utilisation de mouchoirs à usage unique, etc.) et des distances entre personnes qui concourt à atteindre un niveau de protection global satisfaisant. 
Enfin, l’Anses rappelle que les orientations qu’elle publie sont complétées par des fiches pratiques élaborées par le ministère du Travail, avec l’aide d’experts, identifiant des mesures de prévention à mettre en œuvre dans le cadre de métiers ou d’activités spécifiques (chauffeur livreur, travail en caisse ou en boulangerie, etc.). Cette liste a vocation à être complétée régulièrement.