Cinéma : le crépuscule d'un cadre

par Nathalie Quéruel / octobre 2011

De bon matin, de Jean-Marc Moutout, retrace la descente aux enfers d'un homme qui y croyait trop. Trop à un travail naguère épanouissant. Trop à une gestion d'entreprise à laquelle il adhérait sans réserve et qui désormais le broie.

De bon matin, troisième long-métrage de Jean-Marc Moutout, en salles depuis le 5 octobre, commence... par la fin : Paul, 50 ans, se rend à son travail, dans une banque où il est chargé d'affaires. Là, il sort un revolver et abat deux hommes - ses supérieurs hiérarchiques, apprendra-t-on plus tard -, avant de s'enfermer dans son bureau vitré. Dans les minutes qui précèdent son suicide, il revoit des fragments de sa vie. Kaléidoscope du passé révélant l'engrenage qui mène au drame, la descente aux enfers d'un cadre à qui tout réussissait professionnellement et qui se retrouve peu à peu placardisé, sous la pression de deux jeunes managers chargés de " faire du chiffre ". Accusé de ne pas atteindre ses objectifs, déplacé d'un bureau particulier à un open space, convoqué à des réunions qui n'ont pas lieu, privé d'une partie de ses dossiers, l'homme perd pied au fil d'humiliations auxquelles il tente en vain de résister.

En pleine crise financière et après le retentissement médiatique des suicides à France Télécom, De bon matin frappe d'autant plus par sa justesse. Pourtant, c'est un fait divers datant de 2004 - un salarié d'une banque suisse tuant deux personnes avant de se donner la...

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