
Deux fois victimes de la sous-traitance des risques
L'usine Snem, à Montreuil, a fermé. Sous-traitante pour l'aéronautique, elle utilisait un produit cancérogène dans des conditions jugées insalubres par les riverains et certains de ses salariés. Ces derniers, davantage exposés, se retrouvent licenciés. Une double injustice.
À Montreuil (Seine-Saint-Denis), la Société nouvelle d'eugénisation des métaux (Snem) a fermé ses portes fin juin dernier. Devant l'usine, une banderole estampillée CGT dénonce sa mise en liquidation judiciaire : "Non à la fermeture. Nos emplois = sécurité pour tous. Ici ou ailleurs, la Snem doit vivre." De l'autre côté de la façade, sur la tôle ondulée qui recouvre le bâtiment, des tags délivrent un tout autre message : "usine toxique""danger chromé"... Ces inscriptions illustrent le conflit qui s'est noué autour de la présence de ce site industriel dans une zone résidentielle. Elles témoignent aussi des conséquences sociales et environnementales de la sous-traitance des risques dans l'industrie.
La Snem était en effet une installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE), du fait de l'utilisation de produits toxiques. Spécialisée dans le traitement de pièces métalliques pour l'aéronautique, elle oeuvrait en sous-traitance pour le compte d'Airbus et de Safran. Proche d'un groupe scolaire et de pavillons, l'usine était pointée du doigt par les riverains comme une source de risques pour leur santé et celle de leur famille. A l'origine de ces accusations : le cas...
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