Les dilemmes du nouveau CSE

par
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Catherine Jordery-Allemand experte CSE/CHSCT
/ avril 2020

Alors que, en grande majorité, les élus espéraient de l’instauration du CSE une amélioration et une dynamisation du dialogue social, ils sont 55 % à penser que la nouvelle instance va le détériorer. Tel est l’un des enseignements d’un sondage en ligne réalisé en novembre dernier par le cabinet d’expertise Syndex avec l’institut Ifop. Quelque 800 représentants du personnel se sont exprimés sur leur expérience. Tout d’abord, le manque de temps pèse (pour 57 % d’entre eux), plus encore que le manque d’élus. C’est l’un des effets majeurs du cumul des missions engendré par la fusion des DP, du CE et du CHSCT. Ensuite, et sans surprise, selon plus de 60 % des répondants, les conditions de travail et les risques psychosociaux constituent le sujet prioritaire des salariés dans leur entreprise. Dans le même temps, ils pensent que le principal handicap de leur nouvelle instance est justement la difficulté à prendre en compte les enjeux de santé au travail. Ces questions exigent du temps, de la disponibilité et une réactivité dont ils estiment ne plus disposer. Les représentants de proximité pourraient permettre de résoudre la quadrature du cercle. Mais l’absence d’un statut défini, à laquelle s’ajoute la faiblesse des moyens alloués en heures de délégation et en formation dans les accords d’entreprise négociés pour les mettre en place, rend leur action souvent trop aléatoire et fragile.