
« Ces discours qui justifient des politiques dégradant les droits »

Le coût du travail serait trop élevé, les salariés peu enclins à travailler… Ces idées reçues sont battues en brèche par trente-sept experts dans un ouvrage que vous avez dirigé. Pourquoi perdurent-elles ?
Marie-Anne Dujarier : Ces idées ont la vie dure car elles sont surtout entretenues par les employeurs : entreprises et Etat. Elles ont des incidences sur l’acceptation sociale des évolutions du droit de l’emploi et de la Sécurité sociale comme des conditions concrètes de l’activité. Par exemple, les affirmations selon lesquelles les salariés seraient paresseux ou que les jeunes ne voudraient pas travailler, à tel point que le nombre de postes non pourvus est très élevé, ne trouvent pas de vérification empirique.
Or, ces discours justifient des politiques publiques qui dégradent les droits et protections des salariés – le chômage notamment. Ils ont pour effet de mettre une pression culpabilisante sur les chômeurs, qui acceptent alors des conditions d’emploi dégradées. La valorisation de l’autoentreprenariat, consistant à faire croire qu’il est formidable « d’être son propre patron », ringardise l’attachement aux droits sociaux conquis. Rabâcher que « le Code du travail est trop...
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