
Un dispositif pénibilité hors d’atteinte
Plus de 80 % des 2,9 millions de salariés potentiellement éligibles au compte pénibilité n’ont pas eu accès à ce dispositif de compensation de l’usure professionnelle. Un bilan peu glorieux, publié tardivement par le ministère du Travail.
Il aura fallu attendre juin 2022, et la fin de la campagne électorale, pour que soit publiée l’étude de la direction de l’Animation de la recherche, des Etudes et des Statistiques (Dares) sur le compte pénibilité. Cette publication tardive sur un dispositif promu par le gouvernement ne peut qu’interroger. L’étude en question, signée par Thomas Coutrot et Nicolas Sandret, compare le nombre de salariés bénéficiant d’un compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) avec celui des salariés potentiellement éligibles, à partir des données de l’enquête Sumer (Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels). Avec un constat : l’accès au compte pénibilité semble loin d’être un droit effectif.
D’après l’enquête Sumer, 2,9 millions de salariés étaient concernés en 2017 par l’une des pénibilités ouvrant potentiellement droit au C3P. Mais 83 % d’entre eux, soit 2,4 millions des salariés éligibles, n’en étaient pas bénéficiaires au moment de l’enquête, en 2017. « Les critères retenus dans Sumer ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux du compte pénibilité », souligne toutefois Nicolas Sandret, ancien médecin-inspecteur du travail et expert pour l’enquête...
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