Rachel Keke, députée LFI-Nupes (Val-de-Marne) © Christophe Boulze
Rachel Keke, députée LFI-Nupes (Val-de-Marne) © Christophe Boulze

D’une chambre à l’autre

par Nathalie Quéruel / janvier 2023

Elue à l’Assemblée nationale, Rachel Keke entend y défendre la cause des travailleurs de la sous-traitance et améliorer leurs conditions de travail. Une réalité qu’elle a connue, en tant que femme de chambre dans un hôtel, et combattu syndicalement.

Cet accident du travail ne pouvait susciter en elle qu’une vive émotion. Le 12 juillet dernier, un employé d’une entreprise de nettoyage intervenant à l’Assemblée nationale est mort, à la suite d’une chute. Un décès qui fait résonner d’une façon particulière le message que Rachel Keke, nouvelle députée (LFI-Nupes), entend faire passer au Palais-Bourbon : « La sous-traitance, c’est la maltraitance. » Sur ce sujet, l’élue du Val-de-Marne, 48 ans, héroïne de la plus longue grève menée dans l’hôtellerie, en connaît un rayon.
En 2003, elle débutait comme femme de chambre à l’hôtel Ibis des Batignolles (Paris), avant de devenir gouvernante en 2017. En vingt ans, elle n’a connu qu’un lieu de travail mais des employeurs successifs, au gré des marchés passés par le groupe Accor, propriétaire de l’établissement, auprès de sous-traitants du nettoyage. Ce qui ne change pas, ce sont les conditions de travail éprouvantes : tirer les têtes de lit, changer les draps, frotter les sanitaires, passer l’aspirateur, le tout avec du matériel souvent défectueux, fréquemment sans gants : « Après ma première journée, j’ai failli laisser tomber. On avait fait 28 chambres à deux, j’avais mal partout », se...

Nous sommes heureux que vous aimiez nos contenus.
Vous ne possédez pas d'abonnement à Santé & Travail.

Abonnez-vous pour accéder aux contenus numériques.

Découvrez nos offres à destination des étudiants et des institutions.

Abonné-e : Connectez-vous