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Managers au bord de la crise de nerfs

par Stéphane Vincent / juillet 2017

Cheville ouvrière des organisations dans le privé et le public, l'encadrant de proximité n'est pas épargné par l'intensification et la rationalisation du travail. Après tout, c'est un salarié. Mais pas comme les autres. Il doit en effet jouer ce rôle d'interface entre le haut, la direction, et le bas, son équipe. Faire appliquer des consignes conçues de plus en plus souvent loin du terrain, tout en apportant le soutien nécessaire à ceux qui doivent les appliquer. Etre auprès de ses troupes et à de multiples réunions, tout en devant renseigner les indicateurs de gestion. Préserver la santé de ses collaborateurs, tout en s'assurant de l'atteinte des objectifs fixés par l'entreprise. Autant d'injonctions qui peuvent s'avérer contradictoires, transformant le travail quotidien de régulation des encadrants, complexe mais riche de sens, en une médiation impossible. Nombre d'entre eux ont ainsi le sentiment de manager par défaut, de faire un travail de mauvaise qualité. En devant parfois rogner sur leur vie privée... ou leur santé physique et psychique. Certains ont une solution : libérer l'entreprise de tout encadrement. Un raccourci qui occulte l'importance du travail réalisé par ce dernier et que les salariés auront à gérer s'il n'existe plus. Il devient donc urgent de se pencher sur la situation des managers, car les difficultés qu'ils affrontent ont des répercussions sur les salariés et leur prévention serait bénéfique à tous.

Les écueils du nouveau management public

par Anne-Marie Boulet / juillet 2017

Dans la fonction publique, les recettes et outils managériaux importés du privé ont ajouté de nouvelles contraintes aux personnels d'encadrement, tout en les privant de certains repères de métier et contreparties. Un bilan plutôt négatif.

Moderniser", "rationaliser", "quantifier", "évaluer la qualité des services rendus" mais aussi la "performance" des agents : tel est le nouveau vocabulaire en vogue dans la fonction publique, associé au new public management. Elaboré au niveau européen, cet ensemble d'outils et de procédures de fonctionnement issus du secteur privé a commencé à s'appliquer en France en 2001 avec la loi organique relative aux lois de finances (Lolf). La révision générale des politiques publiques (RGPP) en 2007, puis la modernisation de l'action publique (MAP) en 2012 sont venues étoffer ces bouleversements. Qu'elle soit d'Etat, territoriale ou hospitalière, toute la fonction publique est désormais imprégnée de ces nouveaux outils managériaux, y compris l'Education nationale.

Ce sont par les ministères que ces nouvelles méthodes ont été introduites. Bien souvent dans le cadre de restructurations et fusions de services dues à des politiques de réduction budgétaire, qui se sont accrues avec la crise économique. Les cadres intermédiaires, c'est-à-dire ceux se situant au carrefour entre les injonctions de la tête de la hiérarchie - le politique - et l'expression des besoins de la société, relayée par les...

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