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Travailler avec une maladie chronique

par François Desriaux / janvier 2016

Le maintien dans l'emploi ou au travail des personnes atteintes d'une maladie chronique évolutive, c'est un peu comme la lutte contre le réchauffement climatique : plus personne ne peut nier qu'il s'agit d'un impératif, beaucoup de structures affichent leur ambition, mais la réalité des engagements est rarement à la hauteur. Pourtant, l'âge de la retraite reculant et la part de malades chroniques augmentant avec l'âge, le monde du travail va être de plus en plus souvent confronté à la nécessité de combiner deux états - actif et malade - qui, jusqu'à présent, ont été pensés comme antagonistes. L'aménagement du poste sur un plan ergonomique comme des horaires, pour tenir compte de la fatigue ou des soins, est un premier passage obligé en matière d'adaptation. Changer le regard de la hiérarchie et des collègues permettra d'augmenter les chances que la "greffe" prenne. Mais pour éviter les "rejets", il est aussi fondamental de réfléchir à l'organisation du travail, aux marges de manœuvre des équipes, à l'adéquation entre les objectifs et les moyens humains. Sinon, la seule bonne volonté des uns et des autres ne suffira pas.

Etre actif et malade, à quelles conditions ?

par Christine Le Clainche économiste Serge Volkoff statisticien / janvier 2016

Du fait du vieillissement de la population active et du recul de l'âge de la retraite, davantage de salariés atteints d'une maladie chronique vont devoir travailler. Ce qui pose la question des conditions de travail propices à leur maintien en emploi.

Pourquoi faut-il se préoccuper du maintien dans l'emploi des salariés atteints d'une maladie chronique évolutive ? Une des réponses réside dans le nombre de personnes concernées. Avec une première difficulté : d'un point de vue statistique, il n'y a pas de démarcation claire entre la population des "malades" et celle des "bien portants". Selon la manière dont on spécifie l'une et l'autre, un même individu sera classé différemment, voire passera d'une catégorie à l'autre en peu de temps. Il en va de même pour la notion de maladie "chronique" : ce qui la caractérise, est-ce son ancienneté, sa gravité, ses chances de guérison ?

Dans l'édition 2015 de L'état de santé de la population en France (voir "A lire"), le ministère de la Santé décompte néanmoins 37 % de malades chroniques, tout en précisant que cette proportion élevée "recouvre probablement des problèmes tels que [...] des facteurs de risque cardio-vasculaire : hypercholestérolémies, surpoids". Quand on voit que, dans les enquêtes européennes sur les conditions de vie, cette même estimation aboutit à des taux de 18 % en Bulgarie et 47 % en Finlande, tous les doutes sont permis.

Davantage avec l'âge

En revanche...

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