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« Evoquer la santé mentale dans les PME n’est pas facile »

entretien avec Loïc Lerouge, Chercheur en droit de la santé au travail
par Elsa Fayner / 02 mars 2021

L’ouvrage collectif « Les petites entreprises face aux risques psychosociaux au travail » identifie les freins et les leviers de la prévention. Le juriste Loïc Lerouge, membre du Centre de droit comparé du travail et de la sécurité sociale, qui a coordonné ces travaux, en livre les grandes lignes.

Quelles sont les spécificités concernant les risques psychosociaux (RPS) dans les petites structures ?
Loïc Lerouge : Les obligations de sécurité et de prévention sont les mêmes, quelle que soit la taille de l’établissement. Juridiquement, l’employeur est tenu d’évaluer les risques pour la santé au travail, d’y répondre et de mettre en œuvre les moyens de les prévenir. Or les PME, qui représentent l’essentiel du tissu économique, peinent à déployer des mesures de prévention pour les RPS, qui ne se voient pas et sont complexes à objectiver. Ces petites entreprises échappent pour l’essentiel au droit de la santé et de la sécurité au travail. Peu effectuent des diagnostics et, quand elles le font, il leur est difficile de passer du diagnostic à l’action.

Pour quelles raisons ?
L.L. : On y observe un déficit de ressources pour mettre en œuvre tout d’abord une véritable politique de prévention. En outre, les employeurs n’ont pas forcément le temps, ni l’énergie. La dépendance économique aux donneurs d’ordres laisse aussi à ces petites entreprises peu de marges de manœuvre ; elles sont responsables des conditions de travail sans en avoir la complète maîtrise. Les relations de...

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