Exposition aux PFAS : un cancer reconnu comme maladie professionnelle en Italie

par Eliane Patriarca / 27 juin 2025

Le 13 mai dernier, le tribunal de Vicenza (Italie) a rendu un jugement historique : un juge du travail a reconnu un lien direct entre le cancer d’un ouvrier et l’exposition prolongée de celui-ci aux substances chimiques cancérogènes per- et polyfluoroalkylées, plus communément appelés PFAS ou encore « polluants éternels » du fait de leur extrême rémanence dans l’environnement. L’ouvrier, décédé en 2014 d’un cancer de la vessie, avait travaillé durant treize ans dans l’usine Miteni en Vénétie. Il entrait quotidiennement en contact avec deux substances – le PFOA et le PFOS –, sans équipement de protection individuelle.

Le juge du travail a estimé que cette exposition prolongée était la cause déterminante du cancer dont il est mort. Il a condamné l’Institut national d'assurance contre les accidents du travail et les maladies professionnelles (Inail) à verser une rente à sa famille.

Selon l’avocat du syndicat INCA-CGL, ce jugement ouvre de nouvelles perspectives pour la protection des travailleurs et pourrait désormais faire jurisprudence pour d’autres procédures similaires. En France, un rapport de l’ONG Générations Futures publié en 2024 répertoriait cinq usines produisant des PFAS : Arkema et Daikin à Pierre-Bénite au sud de Lyon (Rhône), Chemours à Villers-Saint-Paul (Oise), ainsi que Solvay à Tavaux (Jura) et à Salindres (Gard).