Le formaldéhyde pourrait troubler les fonctions cognitives

par Frédéric Lavignette / 02 mars 2022

On savait déjà que le formaldéhyde était cancérigène. Il pourrait aussi avoir un effet sur les fonctions cognitives. C’est ce qu’une étude récente vient de révéler, menée par une équipe de recherche de l’Institut des neurosciences de Montpellier, rattachée à l’université de Montpellier et à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Pour en arriver à ces soupçons de corrélation, qui ne sont pas encore des liens de causalité, les chercheurs se sont appuyés sur des tests réalisés auprès de 75 322 volontaires d’au moins 45 ans. Tous sont issus de la cohorte Constances, qui se compose de 200 000 adultes régulièrement suivis. Diverses mesures ont été réalisées sur les volontaires : probabilité d’une exposition professionnelle des sujets à la substance, intensité et fréquence de cette dernière, niveau de performance cognitive des sujets... Sur les 75 322 personnes testées, 8 % ont été exposées au formaldéhyde au cours de leur carrière professionnelle, que ce soit sous forme de désinfectant, biocide, fixateur ou liant, ou simplement à l’état liquide, à savoir le formol.
Après examen, rapporte l’Inserm, les chercheurs ont relevé que « les personnes exposées au formaldéhyde au cours de leur vie professionnelle présentaient en moyenne un risque 17 % plus élevé que les personnes non exposées d’avoir de moins bonnes performances aux tests de raisonnement, d’attention, de langage et de mémoire ». Ce taux atteint les 19 % chez les personnes dont les doses d’exposition cumulées au cours de la carrière sont les plus élevées. Et le risque de trouble cognitif global augmente de 21 % si l’exposition a duré plus de vingt-deux ans. Selon l’étude, des expositions récentes seraient aussi associées à un risque.