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Une fusion à hauts risques

par Eliane Patriarca / avril 2023

Pressé de relancer la filière de l’atome, l’exécutif veut démanteler l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, dont les missions seraient absorbées par l’Autorité de sûreté nucléaire. Une réforme inquiétante, menaçant aussi le suivi des travailleurs exposés.

L’annonce par un bref communiqué, le 8 février, les a laissés sans voix, sidérés et humiliés : les chercheurs et ingénieurs de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) venaient d’apprendre que ce dernier allait être démantelé d’ici 2024, et ses compétences techniques comme ses 1 700 salariés, absorbés par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Cette réforme majeure a été engagée par le gouvernement via deux amendements rajoutés en catimini au projet de loi sur la relance de la filière de l’atome.
Un mois plus tard, les salariés ont pu souffler : le 15 mars, les députés ont en effet retoqué le projet de fusion, en adoptant un amendement de réécriture visant à sanctuariser l’Institut. Au grand soulagement de la direction de cet établissement public comme de son CSE, même si, selon François Jeffroy, représentant de l’intersyndicale, « le mal est fait, la défiance installée. C’est comme si le gouvernement nous avait soudain dit : tout ce que vous faites depuis vingt ans est nul ! » Philippe Bourachot, autre délégué de l’intersyndicale, renchérit : « Notre attachement à notre travail et à l’IRSN a été totalement sous-estimé, alors que nous avons la chance d’éprouver...

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