© Nathanaël Mergui/Mutualité française
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"Il faut placer les entreprises devant leurs responsabilités"

entretien avec Pierre Dharréville, député PCF des Bouches-du-Rhône
par Eliane Patriarca / octobre 2018

Pour le député PCF des Bouches-du-Rhône Pierre Dharréville, rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur les maladies professionnelles, alléger les obligations des employeurs en matière de santé au travail ne servira pas la prévention.

Le travail réalisé par votre commission d'enquête n'a-t-il pas été un peu court-circuité par la mission confiée à Charlotte Lecocq, députée LREM du Nord, sur la refonte du système de prévention ?

Pierre Dharréville : J'ai eu le sentiment en effet que le gouvernement ne voulait pas trop nous laisser le champ libre. Il ne pouvait s'opposer au travail que je voulais engager, puisque c'était une initiative du groupe communiste à l'Assemblée nationale. Mais le débat sur la santé au travail est monté à un tel niveau d'incandescence au moment des ordonnances qu'il devait s'illustrer. Le rapport Lecocq, commandé par Matignon, devait être remis en avril dernier. Sa présentation a été reportée à la fin août. Aujourd'hui on en parle beaucoup, mais il ne peut être la seule base de discussion. Nos 43 propositions, remises en juillet, sont sur la table pour ouvrir des champs de débat que le gouvernement ne souhaitait peut-être pas aborder.

C'est-à-dire ?

P. D. : Il faut mettre en place des outils améliorant la connaissance des risques professionnels - des registres pour les cancers, par exemple - ou la traçabilité des expositions, comme un dossier médical personnel de santé au travail...

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