© Haut et Court
© Haut et Court

«Incarner les difficultés de l’hôpital et ce qui y fait sens»

entretien avec Eric Guéret, réalisateur
par Nathalie Quéruel / 15 novembre 2022

Dans le film documentaire Premières urgences, en salle le mercredi 16 novembre, Eric Guéret a voulu rendre compte des débuts d’internes en médecine, de l’engagement des soignants mais aussi de tout ce qui contribue à dégrader leur travail et peut les décourager.

Votre documentaire suit les pas de cinq jeunes médecins, qui font leur premier stage d’internat aux urgences du centre hospitalier Delafontaine, à Saint-Denis (93). Pourquoi avoir choisi des internes ?
Eric Guéret : Depuis la tarification à l’activité, on assiste à une lente dégradation de l’hôpital public, que rien ne semble pouvoir enrayer, même après la crise du Covid qui a braqué le projecteur sur l’ampleur des problèmes. Je voulais donc faire un film sur l’engagement des soignants, sans lequel le système public de santé s’écroulerait. Il me semblait intéressant de montrer la réalité, en mettant la focale sur l’expérience qu’allait vivre au sein des urgences ces « médecins de demain », dont le regard n’est pas encore blasé. Et de mesurer l’effet que cela aurait sur leur vocation.
Mon choix s’est porté sur le centre hospitalier de Saint-Denis, un hosto de la France périphérique posé dans un désert médical – celui-ci n’étant pas l’apanage du monde rural. C’est un établissement moyen en quelque sorte, dont les urgences tournent à peu près. Mon idée n’était pas de réaliser un documentaire misérabiliste pour dénoncer un système à la dérive. Mais d’être en immersion dans la banalité...

Nous sommes heureux que vous aimiez nos contenus.
Vous ne possédez pas d'abonnement à Santé & Travail.

Abonnez-vous pour accéder aux contenus numériques.

Découvrez nos offres à destination des étudiants et des institutions.

Abonné-e : Connectez-vous