Marcel Goldberg : "Infarctus, le rôle du stress au travail est occulté"
Epidémiologiste à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Marcel Goldberg est coauteur d'une étude européenne confirmant le rôle du stress au travail dans le risque d'infarctus. Pour lui, renforcer la prévention est nécessaire.
Vous avez cosigné un article paru dans la revue médicale britannique The Lancet, confirmant le risque accru de survenue d'un infarctus pour les salariés exposés au stress au travail. Le risque étant déjà connu, qu'apporte cette recherche ?
Marcel Goldberg : Il n'est pas tout à fait exact de dire que le risque d'infarctus associé au stress au travail était connu. Il était fortement soupçonné, mais l'état des connaissances ne correspondait pas bien aux critères épidémiologiques habituels pour reconnaître l'existence d'une relation de causalité. Ainsi, les résultats des diverses études n'étaient pas concordants.
La force et la nouveauté de notre étude [voir Sur le Net, NDLR] résident dans le fait qu'un consortium de chercheurs a réuni des données individuelles sur un très grand nombre de sujets - environ 200 000, ce qui est supérieur à toutes les publications jusqu'ici. Ces données portent sur l'exposition au stress et aux autres facteurs de risque d'infarctus (tabac, alcool, manque d'exercice, etc.), ainsi que sur la survenue ou non d'un infarctus. Un autre aspect important est que les 13 cohortes constituées dans 7 pays européens concernent des populations de travailleurs très...
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