Intérim : le pari perdu d'un vrai suivi médical
Des médecins du travail de Seine-et-Marne ont tenté d'organiser la prévention en faveur des intérimaires. Ils se sont heurtés à la résistance des services de santé au travail, plus soucieux de leur pré carré commercial que de leur mission de santé publique.
Quand on arrive dans l'usine pour la maintenance estivale, il faut faire vite : les temps de coupure se réduisent avec les ans, raconte Julien1 , mécanicien intérimaire dans la chimie. Et il ne faut pas compter sur la formation de quelques heures dispensée à notre arrivée sur le site pour nous aider. Le donneur d'ordre est en règle : il nous a informés des risques. Mais ensuite, c'est à nous de nous débrouiller pour les éviter. "
Selon la dernière enquête du ministère du Travail sur la surveillance médicale des risques (Sumer 2003), 8,6 % des intérimaires ont déclaré avoir eu au moins un accident du travail dans l'année. Contre 4,5 % pour l'ensemble des salariés.
Cette accidentabilité excessive s'explique par le type de métiers dans lesquels les intérimaires sont cantonnés, leur inexpérience due à leur jeune âge, mais aussi leur plus grande exposition à certains risques. Sans oublier la courte durée des missions, qui nécessite une rapide adaptation et entraîne une moindre intégration dans les collectifs de travail.
On pourrait donc penser que la santé et les conditions de travail des travailleurs temporaires sont particulièrement surveillées...
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