« Le job strain concerne 32 % des travailleurs »

entretien avec Nicolas Sandret, ancien médecin-inspecteur du travail, "père" de l'enquête Sumer
par Joëlle Maraschin / octobre 2019

L'enquête Sumer 2017 souligne une amélioration de la reconnaissance et de la satisfaction au travail. Peut-on parler d'une diminution des risques psychosociaux ?

Nicolas Sandret : Il y a là une contradiction entre ces données chiffrées et les observations des praticiens dans les consultations souffrance et travail, les remontées des médecins du travail et les études sociologiques. Du côté de la clinique, nous avons une autre représentation : les choses vont très mal. Dans la mesure où il existe une telle contradiction, on ne peut affirmer, selon moi, que les risques psychosociaux ont diminué. Le problème est de savoir comment interpréter ces différences entre ce qui ressort des enquêtes statistiques et ce qui est constaté par les cliniciens. Ces deux vérités, celle des statisticiens et celle des praticiens, coexistent ; les uns n'ont pas raison par rapport aux autres. Ce qui est intéressant, c'est de les comprendre et de voir ce qui s'y joue.

Comment expliquez-vous la baisse du nombre de salariés déclarant des comportements hostiles sur leur lieu de travail ?

N. S. : Nous sommes intrigués par ce reflux conséquent entre 2010 et 2017, tendance qui est par ailleurs pointée...

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