Manifestation de l'Andeva, à Paris, en octobre 2018 - © Patrice Raveneau
Manifestation de l'Andeva, à Paris, en octobre 2018 - © Patrice Raveneau

L’amiante s’éternise à l’école

par Frédéric Lavignette / janvier 2020

Le 26 novembre, des organisations syndicales de l’Education nationale, des associations de parents d’élèves et de lycéens, ainsi que celles de victimes de l’amiante ont écrit au ministre Jean-Michel Blanquer pour réclamer des mesures d’urgence contre l’amiante en place dans les écoles.
Dans un document remis au printemps dernier au CHSCT du ministère de l’Education nationale, des inspecteurs santé et sécurité au travail avaient observé que 88 % des 175 écoles qu’ils avaient visitées pendant l’année scolaire 2017-2018 étaient susceptibles de contenir ce minéral cancérogène.
Pour rassurer, il suffirait à ces établissements du premier degré de produire le fameux dossier technique amiante (DTA). Une pièce obligatoire dont le suivi doit être assuré par la collectivité territoriale et qui doit être accessible aux occupants des lieux et à toute personne intervenant pour des travaux. Or, faute d’application de la loi, 46 % des structures n’en disposent pas. Et quand le DTA existe, sa fiche récapitulative n’est communiquée aux demandeurs que par 47 % des écoles concernées. Ou alors le dossier n’est pas mis à jour. A moins qu’il ne soit incomplet, comme dans 32 % des cas, de sorte que l’absence de plans, de croquis et de photos empêche la localisation des matériaux et produits contenant de l’amiante (MPCA) dans le bâtiment. Pourtant, après lecture des DTA existants, les inspecteurs ont noté qu’il existait un ou des MPCA
présentant un état dégradé dans 22 % des écoles concernées.
Enfin, dans les deux tiers des établissements, ni les enseignants ni les personnels territoriaux ne sont informés des risques encourus.