Dans l'enfer des tanneries au Bangladesh

par Alain Lewkowicz / juillet 2013

Si la catastrophe du Rana Plaza a mis en lumière les conditions de travail dans le textile au Bangladesh, les ouvriers du cuir sont aussi victimes de la course au moins-disant social dictée par les firmes occidentales. Reportage.

Il aura fallu les 1 100 morts de la catastrophe du Rana Plaza, à Dacca, pour que l'opinion publique occidentale entrevoie l'horreur des conditions de travail dans le textile au Bangladesh. Dans ce bâtiment insalubre aux craquements prémonitoires qui s'est effondré en avril dernier, 3 000 travailleurs, en majorité des femmes, s'entassaient pour découper et coudre tee-shirts ou autres "petits hauts" vendus à des prix imbattables dans les rayons de nos magasins et supermarchés. Plusieurs étiquettes d'enseignes françaises ont d'ailleurs été retrouvées dans les décombres. Mais pendant que les projecteurs sont braqués sur ces chaînes de sous-traitants du textile, ailleurs au Bangladesh, on continue, au nom de la réduction des coûts de production, à pratiquer l'esclavage moderne du travail.

Chrome, mercure, arsenic

Nous sommes à Hazaribagh, au centre de Dacca, la capitale bangladaise, sur les rives du fleuve Buriganga, un des affluents du Gange. C'est dans ce quartier aux allures de bidonville, où s'entassent près d'un million de personnes, que les chaussures, sacs et autres accessoires de mode qui inondent nos marchés sont fabriqués. Près de 300 tanneries, pour la moitié...

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