"Les maladies industrielles suscitent des mobilisations assez larges"

par Isabelle Mahiou / janvier 2016

Vous étudiez les mobilisations autour des questions de santé au travail et de pollution en Asie. Comment les deux s'articulent-elles ?

Paul Jobin : Tout le problème, c'est comment un aspect peut faire levier pour l'autre. Dans le cas de l'amiante au Japon, il y a eu des mobilisations pour les victimes de maladies professionnelles à partir des années 1980, mais il a fallu le choc Kubota en 2005 pour que le scandale éclate et que la fibre soit interdite. De retour d'un congrès pour l'interdiction de l'amiante, des participantes s'étaient rendu compte qu'elles habitaient le même quartier, proche de l'usine de ce fabricant de canalisations en fibrociment. Après une petite enquête, elles ont dénombré beaucoup de malades. Il s'en est suivi une mobilisation locale, qui a fait pression sur l'entreprise. Mais celle-ci a pris de court le mouvement en annonçant qu'elle indemnisait les riverains et les employés atteints d'un mésothéliome ! L'exposition environnementale avait transformé le toxique en danger public.

Le cas de Minamata reste à part : un syndicat de l'usine d'électrochimie Chisso s'est impliqué auprès des victimes de cette catastrophe qui touchait d'abord les familles de...

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