La marche arrière risquée de l'Europe
Directeur du département santé et sécurité de l'Institut syndical européen, Laurent Vogel dénonce les brèches ouvertes par la Commission dans le dispositif d'interdiction de l'amiante.
Au moment où l'Afsset propose de durcir les règles relatives à la prévention contre l'amiante, les institutions internationales, et notamment l'Europe, semblent faire marche arrière. Comment est-il possible, dix ans après l'interdiction de l'amiante au sein de l'Union, que la fibre puisse être encore présente sur le marché ?
Laurent Vogel : En 1999, l'Union européenne décide d'interdire l'amiante au 1er janvier 2005, tout en accordant un délai de trois ans aux industriels recourant à l'électrolyse. Ces dérogations, suivant la directive, ne pouvaient être supprimées qu'à la suite d'un rapport élaboré par la Commission européenne. Une simple formalité, en principe, car dès cette époque des alternatives existaient pour produire du chlore ou de l'hydrogène sans amiante. Mais ce dispositif a été détourné par la Commission. Huit ans après l'interdiction, alors que la quasi-totalité des industriels avait adopté des procédés de substitution à l'amiante, seules les multinationales Dow Chemical et...
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