Déontologie  : le médecin du travail doit-il dépister les drogues ?

par François Desriaux / octobre 2011

L'avis rendu par le Comité consultatif national d'éthique sur le dépistage des toxicomanies par les médecins du travail ne fait pas l'unanimité. Claude Burlet, rapporteur de l'avis, et Christian Torres, médecin de prévention, opposent leurs arguments.

Dans son avis n° 114, intitulé " Usage de l'alcool, des drogues et toxicomanie en milieu de travail ", le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a donné en mai dernier son feu vert à un dépistage médical des salariés par les médecins du travail, invitant ceux-ci à un renforcement de la prévention. Quelle est la justification de cette recommandation, voire de ce revirement ? Pourquoi l'avis passe-t-il si mal auprès des professionnels de la santé au travail ?

Claude Burlet : Nous avons eu tous les commentaires et toutes les interprétations possibles suite à la publication de notre avis, entre ceux qui estimaient que ce texte ouvrait largement au dépistage médical des salariés et ceux qui, au contraire, l'analysaient comme un encadrement renforcé. Sa lecture complète - c'est en tout cas notre volonté - renvoie à un encadrement très strict du " feu vert " de votre question. Dès le premier avis exprimé par le Comité d'éthique en 1989, des exceptions au " respect de la vie privée " avaient été considérées comme éthiquement acceptables dans certaines conditions. Dans l'avis de 2011, pour décrire ces conditions, nous avons tenu compte d'évolutions, notamment des concepts...

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