La médecine du travail victime de sa réforme
La réforme de la médecine du travail de 2011, loin de faciliter la tâche des professionnels, a renforcé l'emprise des directions des services de santé au travail sur leur activité. Avec des risques de dérives. Enquête sur le terrain.
Plus de deux ans après la réforme contestée de la médecine du travail, où en est-on ? Le ministre du Travail a annoncé qu'un bilan de son application serait tiré au début de cette année, avec un rapport présenté au Conseil d'orientation sur les conditions de travail. Mais sur le terrain, des acteurs confirment déjà certains écueils. Notamment sur le fonctionnement des services de santé au travail interentreprises (SSTI). La réforme de 2011 était censée l'améliorer, avec pour objectif principal de permettre aux SSTI de remplir leurs obligations, en particulier en matière d'examens médicaux réglementaires, dans un contexte de pénurie de médecins du travail. Or, sur cette question, la mise en oeuvre de la réforme s'accompagne d'interprétations et de pratiques diverses.
Ainsi, pour pallier le manque de médecins et assurer la régularité des visites, la loi a fait entrer officiellement les infirmiers dans les SSTI. Résultat : "Le recours aux infirmiers se justifie dans des contextes où il y a une vraie pénurie. Mais des services en ont pris prétexte pour recruter en masse afin de faire des économies et diminuer le coût de la santé au travail", explique Gabriel Paillereau...
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