© Christophe Boulze/Mutualité française
© Christophe Boulze/Mutualité française

« Les métiers du "care" nous permettent de mener une vie ordinaire »

entretien avec Sandra Laugier professeure de philosophie à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle est membre de l’Institut universitaire de France, à la chaire Ethique et pratiques de l’ordinaire.
par Catherine Abou El Khair / juillet 2020

Selon vous, la crise sanitaire a révélé l’importance du « souci d’autrui », que vous appelez le care. Comment ?
Sandra Laugier :
Les activités de care dans toute leur diversité sont apparues au grand jour. Il y a, bien sûr, l’hôpital avec les aides-soignantes, les infirmières, les médecins mais aussi tout un champ qui, jusqu’ici, n’était pas perçu comme lié au premier. A savoir les personnes qui s’occupent d’aider les gens au quotidien, comme les caissières, les livreurs, les agents de nettoyage… Cela a mis en lumière une continuité et nous a permis de réaliser que les métiers du care nous permettent de mener une vie ordinaire. D’habitude, on ne voit pas forcément de rapport entre une maman qui s’occupe de ses enfants à la maison, une infirmière et une personne qui balaye la rue. Car l’éclatement de ces activités les rend peu visibles.

Quelles professions l’incarnent ? Y a-t-il ceux qui prennent soin des autres… et les autres ?
S. L. : Il y a bien sûr le corps médical mais il ne faut pas oublier le personnel du secteur médico-social et paramédical. Les services à la personne comptent pour une large part, avec les soins à domicile, le travail des femmes de ménage, etc. On peut...

Nous sommes heureux que vous aimiez nos contenus.
Vous ne possédez pas d'abonnement à Santé & Travail.

Abonnez-vous pour accéder aux contenus numériques.

Découvrez nos offres à destination des étudiants et des institutions.

Abonné-e : Connectez-vous