Métiers interdits : les associations de malades chroniques claquent la porte du comité interministériel

par Eliane Patriarca / 04 mars 2025

Pompier, policier, contrôleur de train, hôtesse de l’air, marin : autant de métiers interdits ou inaccessibles aux personnes vivant avec une maladie chronique. Pourtant, fin 2021, l’adoption d’une loi relative à ces restrictions d’accès professionnel en raison de l’état de santé avait suscité un grand espoir chez les 20 millions de personnes atteintes de maladies chroniques en France. Le texte préconisait « une appréciation médicale individualisée » qui tienne compte des « possibilités de traitement ou de compensation du handicap », et créait un « comité interministériel de révision de la réglementation relative aux métiers interdits ».

Las, ce comité semble avoir échoué dans sa mission : il y a quelques jours, par un communiqué commun, la Fédération française des diabétiques, AIDES, AFA Crohn RCH, Transhépate et France Assos Santé, ont annoncé qu’elles se retiraient du comité. « Force est de constater que ce comité n’a rien fait pour combattre les métiers interdits, écrivent-elles, et « n’a permis l’adoption d’aucun nouveau texte pour mettre fin à ces discriminations. (…) Nos multiples courriers d’alertes n’ont pas permis de débloquer la situation. »  Au contraire, selon ces associations, « en 2024, le mépris à l’encontre des patients s’est exacerbé : les seules réunions du comité ont eu lieu début janvier et fin décembre. Entre-temps, aucune action n’a été entreprise par le comité pour mettre fin aux inaptitudes d’office.»

Depuis 2021, quelques avancées ont pourtant eu lieu, comme la réforme de l’aptitude pour la Police nationale et la réserve des armées. Mais elles résultent de l’activisme des associations et non pas des travaux du comité. Les règles qui restreignent l’accès à certaines professions ne tiennent pas compte de l’évolution des traitements et ses modes de surveillance ont beaucoup évolué. Ainsi, pour les personnes atteintes de diabète, les crises d’hypoglycémie peuvent désormais être mieux gérées et anticipées par l’utilisation de dispositifs adaptés dotés pour certains de systèmes d’alarmes.