"Mettre en place des espaces de débat sur le travail"

entretien avec François Daniellou, ergonome, directeur scientifique de l'Icsi et de la Foncsi
par Joëlle Maraschin / juillet 2017

Les entreprises à risque se sont-elles aujourd'hui engagées dans une véritable culture de sécurité ?

François Daniellou : Malheureusement, la prise de conscience a souvent lieu lorsque l'entreprise a été confrontée à un accident grave. Beaucoup d'entreprises sont encore dans l'illusion que tout peut être prévu et maîtrisé avec des procédures. Et quand survient une situation non ordinaire, elles peuvent se trouver démunies car elles n'ont pas assez investi dans la compétence de leurs salariés pour faire face à l'imprévu. En cas d'événement inattendu, les règles peuvent être contradictoires, parfois même ne doivent surtout pas être appliquées. Par ailleurs, pour piloter leur sécurité, nombre d'entreprises s'appuient sur le taux de fréquence des accidents du travail : s'il est bon, elles pensent être protégées des accidents graves. Or ce taux ne dit rien sur l'état de préparation par rapport à des événements extraordinaires. Nous recommandons aux entreprises de travailler sur leurs "presqu'accidents", de ne pas se contenter de travailler sur ceux qui ont déjà eu lieu. Chez AZF, par exemple, l'entreprise avait de très bons taux en matière d'accidents du travail, mais elle n'était...

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