"Le ministère de la Santé était trop faible pour faire contrepoids"

Le récent discours du président de la République a-t-il marqué un tournant dans la gestion de la pollution massive des Antilles par le chlordécone ?
William Dab : Sans aucun doute. C'est la première fois que le chef de l'Etat s'exprime sur le sujet. Le terme de "scandale" montre qu'il a pris la mesure de cette situation exceptionnelle et très regrettable. L'aveuglement dont il a parlé face à ce scandale environnemental renvoie, je crois, au retard à l'action considérable qui caractérise ce dossier.
En quoi cette pollution est-elle exceptionnelle ?
W. D. : Elle est unique par la durée de l'exposition : la terre est contaminée pour des siècles dans l'état actuel des techniques de dépollution. Ensuite, par le fait qu'une partie de la population générale dépasse la valeur toxicologique de référence, ce qui est rarissime. Enfin, parce que 90 % de la population est contaminée.
En 2009, vous avez remis le rapport du conseil scientifique du plan national chlordécone au gouvernement. Mais il a fallu que vous dénonciez dans Le Mondeles risques accrus de cancers provoqués par la contamination pour qu'il sorte des tiroirs. Pourquoi ?
W. D. : Le directeur général de la Santé nous...
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