© Nathanaël Mergui/FNMF

Prendre soin des aides à domicile

par Stéphane Vincent / janvier 2015

L'aide à domicile est un vrai métier, mais ce n'est pas reconnu. Au-delà des préjugés sexistes, car il s'agit de femmes, cela tient à la façon dont le secteur a été structuré : multiplicité d'employeurs et de statuts, conditions d'emploi dégradées, financement au plus juste et inadapté à la réalité des tâches... Sans oublier son intégration dans les services à la personne, effaçant ainsi les spécificités du métier. Or celui-ci est complexe. Les salariées doivent gérer au jour le jour l'évolution de l'état de santé de la personne aidée, l'intervention d'autres acteurs, les contraintes posées par le domicile comme lieu de travail... Le tout pour préserver l'autonomie de l'usager, en ne faisant pas à sa place mais en l'associant. Car il s'agit d'une relation d'aide, pas d'une prestation. Cette réalité n'est pas assez prise en compte. Ces femmes qui doivent prendre soin des autres sont malmenées dans leur travail, qu'elles tentent de préserver, parfois au prix de leur santé. Il est temps de reconnaître leur rôle et de créer les conditions pour qu'elles puissent aussi prendre soin d'elles. Des expériences montrent que c'est possible.

Mobilisation générale sur la prévention des risques

par Elsa Fayner / janvier 2015

Depuis 2005, les employeurs, la Sécurité sociale et d'autres acteurs institutionnels coordonnent leurs efforts pour mieux prévenir les risques professionnels dans l'aide à domicile. Une démarche appuyée notamment par les associations du secteur.

C'est l'histoire d'un seau qui avait perdu son anse. L'intervenante à domicile devait le porter à bout de bras, tous les jours. Elle faisait le ménage chez deux personnes de plus de 90 ans, en grande difficulté financière. Comment pouvait-elle faire pour que le seau retrouve une anse et que sa double tendinite aux épaules ne s'aggrave pas ? Cette situation incarne bien le paradoxe du secteur de l'aide à domicile : le logement est à la fois un lieu de vie pour l'usager et un lieu de travail pour l'intervenant, mais l'usager n'a pas d'obligation quant à son aménagement. Si l'intervenant dépend d'une structure, et non d'un particulier, il peut prévenir cette dernière, qui contactera les personnes susceptibles d'effectuer la dépense, la réparation ou l'amélioration nécessaire. Si la demande n'est pas suivie d'effet, la structure peut refuser de continuer à travailler. Mais cela ne se fait guère.

Une mission nationale

Intervenir à domicile n'est pas encore perçu comme un métier à part entière. Même si cela commence à changer. "Il arrive maintenant qu'une structure refuse un contrat si les conditions de réalisation de la mission ne sont pas réunies", constate Philippe Biélec...

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