Les nouvelles valeurs défendues par l'Anses

janvier 2011

Le plan santé-travail 2007-2009 a permis d'intégrer le milieu professionnel dans le dispositif d'évaluation scientifique des risques sanitaires, afin de séparer la phase de gestion des risques de celle de l'évaluation des risques. C'est dans ce contexte que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), responsable de l'organisation de l'expertise pour la fixation des VLEP, a récemment publié cinq rapports, dont voici les conclusions.

  • Pour le chrome hexavalent, puissant cancérogène dont la VLEP actuelle est fixée à 50 µg/m3 (microgrammes par mètre cube), seule la valeur la plus basse possible peut être préconisée. Les techniques d'analyse en vigueur permettent de mesurer une VLEP-8 h jusqu'à un niveau de 1 µg/m3 en chrome hexavalent, ce qui, selon l'estimation de l'Anses, correspond à un risque de 1 cas de cancer pulmonaire supplémentaire pour 100 travailleurs exposés durant toute leur vie professionnelle.
  • Pour le béryllium, également cancérogène avéré, il est recommandé d'abaisser la VLEP de 2 µg/m3 à 0,01 µg/m3, en prévention de la bérylliose chronique. Même à ce niveau, le risque cancérogène ne peut être écarté.
  • Pour le styrène, il est proposé de réduire de près de 50 % la valeur en vigueur. La VLEP-8 h de ce neurotoxique passerait ainsi à 100 mg/m3 et sa VLCT-15 min à 200 mg/m3
  • Pour le perchloroéthylène, il conviendrait de fixer une VLEP-8 h à 138 mg/m3 et, en complément, une VLCT-15 min à 275 mg/m3 afin de limiter les effets neurotoxiques des pics d'exposition.
  • Pour le 2-butoxyéthanol et son acétate, il est pour la première fois proposé de fixer une valeur limite biologique pour les travailleurs, permettant ainsi de prendre en compte toutes les voies d'absorption lors de l'évaluation des expositions.