Pari perdu

par
N.M./FNMF N.M./FNMF
Catherine Jordery-Allemand, Experte CSE/CHSCT
/ avril 2021

Le renforcement du dialogue social promis par les ordonnances Macron de 2017, qui ont entériné la fusion des instances représentatives du personnel au sein de comités sociaux et économiques (CSE), n’est pas (encore) au rendez-vous. C’est ce que souligne une enquête du ministère du Travail, publiée fin janvier, recensant le nombre de CSE fin 2018. A cette date, seules 8,5 % des entreprises de plus de 10 salariés avaient mis en place la nouvelle instance. Le chiffre est encore plus faible pour celles de 10 à 49 salariés. Pire, la part des travailleurs couverts par une représentation élue n’a pas augmenté par rapport à 2016 ! Autrement dit, le passage au CSE, bien qu’obligatoire à partir de 11 salariés, n’a pas changé la donne.
En outre, plus de 4 entreprises sur 5 de plus de 50 salariés ayant un CSE n’ont pas installé de commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT). Et moins de 60 % de celles de plus de 300 salariés l’ont fait, alors que c’est obligatoire. Gageons qu’elles l’auront fait en 2019 mais ce manque d’empressement pose question. Le sondage Ifop-Syndex, effectué en janvier dernier auprès d’un échantillon de 1 100 élus du personnel et de 1 300 salariés, n’est pas rassurant : les questions de santé au travail sont faiblement prises en charge dans les entreprises multisites, dont 43 % ne disposent que d’une seule CSSCT et seulement 46 % de représentants de proximité. On est encore loin du compte.