Prendre en charge la pénibilité via l'inaptitude
Présidente de la Caisse nationale d'assurance vieillesse et membre du Conseil d'orientation des retraites, Danièle Karniewicz défend une prise en charge au cas par cas des salariés usés par la pénibilité, au lieu de départs en retraite anticipés.
Le président de la République a annoncé aux partenaires sociaux que la question de la pénibilité ne serait pas intégrée au débat sur la future réforme des retraites. Qu'en pensez-vous ?
Danièle Karniewicz : Inévitablement, l'allongement de l'activité professionnelle sera au coeur des discussions sur la réforme des retraites. Dès lors, on ne peut exclure du débat la question de la pénibilité, puisque de nombreux salariés ne pourront prolonger leur activité parce que trop usés par le travail. En revanche, il ne me paraît pas raisonnable de traiter de la pénibilité en envisageant un départ anticipé automatique pour tous les salariés exposés.
Ce dossier était au coeur des négociations de 2008 entre patronat et syndicats. Mais rien n'a pu aboutir, car deux positions s'affrontent. D'un côté, il y a ceux qui souhaitent que tous les salariés ayant occupé des postes pénibles obtiennent un départ anticipé, calculé sur la base du temps passé sur ces postes. Cette approche me paraît difficile et son coût nécessite d'énormes financements.
L'autre approche propose d'établir un constat de l'état de santé du salarié, à un moment donné, pour voir s'il est en mesure de continuer ou non son...
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