Près de 2 millions de morts liées au travail dans le monde

par Frédéric Lavignette / 14 octobre 2021

Le travail aurait été responsable de 1,9 million de morts sur la planète en 2016. C’est l’information mise en avant par les Organisations mondiales de la santé (OMS) et du travail (OIT), dans le cadre d’une publication commune, le Rapport mondial de suivi relatif aux estimations communes de la charge de morbidité et des traumatismes liés à l’activité professionnelle, 2000-2016. Cette étude, rendue publique en septembre dernier, indique que ces décès liés au travail sont imputables pour 19 % à des accidents mortels et pour 81 % à des maladies non-transmissibles. En tête de ces pathologies figurent les pneumopathies obstructives chroniques (450 381 morts), les accidents vasculaires cérébraux (398 306) et les cardiopathies ischémiques (346 618).
Ces maladies sont associées à des facteurs de risques professionnels. Parmi les 19 examinés dans l’étude, le plus mortifère est l’exposition aux longues heures de travail (55 heures et plus par semaine). Elle serait à l’origine de 744 924 décès sur la période et d’une progression de 19 % et 41 % des morts provoquées par des accidents vasculaires cérébraux et des cardiopathies. L’exposition à des polluants atmosphériques sur le lieu de travail (particules, gaz et fumées) demeure tout aussi dangereuse, avec 450 381 décès, comme celle à des lésions professionnelles (363 283 décès).
D’un point de vue géographique, le nombre de décès liés au travail apparaît anormalement élevé en Asie du sud-est et dans la zone ouest du Pacifique. Enfin, si ce document doit permettre « aux décideurs de mesurer la détérioration de la santé liée au travail aux niveaux national, régional et mondial », ses auteurs estiment qu’il reste encore en deçà de la réalité. En effet, la charge de morbidité liée aux activités professionnelles est « probablement beaucoup plus importante car la détérioration de la santé imputable à d’autres facteurs de risque professionnels n’a pas encore été quantifiée ». La récente crise sanitaire ajouteront, sans nul doute, des facteurs de risques non quantifiés pour le moment.