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Les protections individuelles à l'épreuve des pesticides

par Catherine Laurent directrice de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) Alain Garrigou professeur d'ergonomie à l'université de Bordeaux / octobre 2018

Les autorisations de mise sur le marché de pesticides dangereux reposent en partie sur l'idée que les travailleurs de l'agriculture porteront des équipements de protection individuelle performants et fiables. Une hypothèse qui est loin d'être vérifiée.

Le port d'équipements de protection individuelle (EPI) en agriculture, face aux expositions aux pesticides1 , soulève deux séries de problèmes : d'une part, l'efficacité de ces moyens de prévention ; d'autre part, la prise en compte de cette efficacité dans le processus d'homologation des produits phytosanitaires. En effet, les EPI sont l'une des clés de voûte de la délivrance de l'autorisation de mise sur le marché (AMM, voir encadré page 45) desdits produits. Pour un très grand nombre d'entre eux, les plus dangereux, l'AMM est accordée uniquement parce qu'on fait l'hypothèse que les personnes potentiellement exposées porteront en toutes circonstances des EPI efficaces, qui réduiront les expositions dans les proportions prévues par la réglementation. Sans cela, le bilan de l'évaluation des risques serait défavorable et le produit ne pourrait être...

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    Les travailleurs du secteur agricole peuvent être exposés à trois types de substances dangereuses : les produits phytosanitaires (herbicides, fongicides, insecticides utilisés pour les cultures), les biocides (utilisés notamment pour désinfecter et désinsectiser les bâtiments) et certains médicaments vétérinaires d'usage externe.

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