Quels risques professionnels dans les petits établissements ?

par SERGE VOLKOFF / octobre 2017

Comparer statistiquement les conditions de travail dans les petits et grands établissements peut se faire d'au moins deux manières : l'une descriptive, à plat, en regardant de part et d'autre les pourcentages de salariés concernés par telle contrainte ou nuisance ; l'autre plus analytique, à partir de modèles intégrant plusieurs variables, afin de ne pas "imputer" à la taille d'établissement des caractéristiques qui refléteraient surtout des différences entre secteurs ou métiers. Les deux méthodes ont leur intérêt, et c'est pourquoi Thomas Coutrot et Martine Léonard, du ministère du Travail, les juxtaposent dans une étude1 réalisée à partir de l'enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer) de 2010.

Moins de RPS

Retenons ici quelques traits saillants du deuxième type d'analyse : "toutes choses égales par ailleurs", travailler en PME (de 1 à 49 salariés) diminue beaucoup la probabilité d'avoir des horaires de nuit, mais augmente un peu celle d'avoir une grosse coupure à la mi-journée et de ne pas avoir 48 heures consécutives de repos dans la semaine ; cela expose moins aux manutentions lourdes, mais davantage aux outils vibrants ; cela surexpose un peu aux cancérogènes et diminue fortement la probabilité d'avoir des protections collectives. Du côté des risques psychosociaux (RPS), il semble que les PME ne comportent que des avantages : moins de contraintes de rythme, davantage d'autonomie et de soutien collectif, moins de conflits de valeurs ou de comportements hostiles. De quoi souhaiter une convergence entre petits et grands établissements... vers les meilleures pratiques.

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    "Les expositions aux risques professionnels dans les petits établissements en 2010", Dares Résultats n° 49, juillet 2017.