La recherche sur les toxiques agricoles tuée dans l'oeuf
Dans les années 1950, des médecins jugent prioritaire d'étudier les effets des pesticides sur la santé des agriculteurs. Mais divers intérêts institutionnels conduiront à occulter le risque et ce champ de recherche restera durablement en friche.
Au cours des années 1950, au moment où se développe rapidement l'usage des pesticides de synthèse, diverses publications scientifiques témoignent de l'intérêt que portent des représentants du corps médical à ce qu'ils appellent "le risque toxique en agriculture". Ces derniers, spécialistes de la médecine professionnelle agricole, médecins toxicologues hospitaliers, dermatologues, immuno-allergologues ou encore pharmaciens-toxicologues, identifient alors trois grands types d'atteintes que provoque l'exposition aux pesticides lors des travaux agricoles : les intoxications aiguës, les dermatoses et allergies, les cancers (voir "Repères").
Appels pour la reconnaissance du risque
Malgré l'abondance des données qu'ils récoltent, ces médecins et pharmaciens-toxicologues sont conscients des limites de leurs connaissances. Ils soulignent le peu d'informations dont ils disposent sur les toxiques, toujours plus nombreux, utilisés en agriculture. Sans connaissance précise des pathologies causées par les pesticides, du mode d'action de ceux-ci et des conditions d'exposition, il n'est pas possible de repérer et de prendre la mesure des atteintes à la santé des travailleurs agricoles...
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