© Gérard Monico/FNMF

Le destin précaire des jeunes travailleurs

par François Desriaux / juillet 2013

Pour tenter de se faire une place au soleil, les jeunes doivent enchaîner petits boulots et intérim, ou obtenir de haute lutte un stage aussi précieux que peu rémunéré, avant d'avoir peut-être, un jour, l'immense privilège de décrocher un contrat à durée déterminée.

C'est sûr que ce parcours initiatique calme les ardeurs revendicatives des candidats à l'emploi et les conditionne très jeunes aux exigences des entreprises : un engagement personnel "corps et âme". Parfois au prix d'une usure prématurée.

Passe encore si ce chemin de croix permettait d'accéder à un emploi stable. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Le chômage des jeunes est un fléau. Mais, pour beaucoup d'entre eux, le travail aussi - surtout s'ils ne sont pas diplômés. Aux échecs et aux inégalités scolaires vont succéder des emplois précaires, des conditions de travail plus pénibles et plus éprouvantes pour la santé. Si, de surcroît, celle-ci a été malmenée par des conditions de vie difficiles, il y a peu de chances que le travail joue un rôle bénéfique d'intégration.

La relation donnant-donnant des jeunes à l'entreprise

par Michel Delberghe / juillet 2013

Les jeunes ont intégré la précarité de l'emploi dans leur rapport au travail. Moins attachés à l'entreprise, ils se révèlent plus mobiles, avec des attentes différentes sur le contenu ou les conditions du travail, selon la qualification ou l'origine sociale.

Ils seraient individualistes, inconstants et infidèles. Les yeux en permanence rivés sur l'ordinateur ou le portable, les oreilles reliées par des écouteurs et l'attention toujours en éveil sur les réseaux sociaux. Cette caricature des moins de 30 ans au travail, véhiculée par le concept de "génération Y", n'est pas vraiment flatteuse. A y regarder de près, elle ne résiste guère à la réalité.

Dans une étude consacrée à l'approche comparée du rapport au travail entre les moins de 30 ans et les plus de 50 ans, Béatrice Delay, sociologue et directrice de l'Observatoire régional emploi formation d'Ile-de-France, ne distingue pas d'opposition radicale entre ces deux catégories de la population active, les plus exposées à la précarisation de l'emploi. Pour les uns comme pour les autres, le travail reste une valeur déterminante, même s'il tend à prendre une place relative, au regard de la sphère privée notamment. En revanche, remarque-t-elle, le fossé "intragénérationnel" n'a cessé de se creuser entre les non-qualifiés et les plus diplômés.

Des incertitudes intériorisées

A force d'entendre décliner la crise sous toutes ses formes, dans les médias et dans la proximité...

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