La "RTT", une invention du XIXe siècle
Au XIXe siècle, des enquêtes médico-sociales dénoncent les conditions de travail des ouvriers et leurs effets délétères. Elles légitiment des lois limitant la durée du travail, votées au nom de l'intérêt économique et de la défense nationale.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, tandis que les salaires réels augmentent, le temps de travail diminue. Les économistes libéraux considèrent ce dernier phénomène comme normal ; il prouverait que les ouvriers ont fait un "arbitrage" entre travail et loisirs, au profit de ceux-ci. A bien y regarder, cette explication ne tient pas. La baisse de la durée du travail résulte du constat des mauvaises conditions de travail - dont cette durée est un des éléments - et de leurs effets délétères. De fait, dans une France marquée par le développement économique et industriel, l'usure au travail se mesure à l'augmentation des maladies professionnelles et des accidents du travail ainsi qu'à la hausse du taux de mortalité. D'autres conséquences de la pénibilité et de la durée du travail sont plus indirectes et se traduisent en particulier par l'alcoolisme, phénomène massif qui préoccupe les médecins tout le long du siècle.
La pratique courante des heures supplémentaires, instaurées par un décret du 17 mai 1851, est un argument en faveur de l'hypothèse selon laquelle les ouvriers n'ont pas la maîtrise de leur temps de travail. Ce décret indique que la fixation de celui-ci est sous le...
Nous sommes heureux que vous aimiez nos contenus.
Vous ne possédez pas d'abonnement à Santé & Travail.
Abonnez-vous pour accéder aux contenus numériques.
- Formule intégrale 35€ Je choisis cette formule
- Formule 100% numérique 30€ Je choisis cette formule
Découvrez nos offres à destination des étudiants et des institutions.